Le groupe du Laocoon

Ce groupe en marbre a été découvert par hasard en janvier 1506. Alors que les ouvriers travaillent dans la vigne d’un riche propriétaire de Rome, sur l’emplacement de l’ancienne villa de Néron, ils tombent sur un bloc de 2,40 de haut. Le Pape Jules II manifeste immédiatement son intérêt et dépêche sur place l’architecte Giuliano de Sangallo ainsi que Michel-Ange. Les artistes identifient alors une sculpture décrite dans l’œuvre de Pline l’Ancien comme exceptionnelle, construite d’un seul bloc et que l’auteur des Histoires naturelles attribue à Agésandre, Polydore et Athénodore.
Il s’avère que le groupe est constitué de 8 blocs. Le bras levé de l’homme au centre n’a été retrouvé qu’en 1905 par le collectionneur et archéologue Ludwig Pollak, dans l’atelier d’un tailleur de pierres romain. Le bloc qui avait fait l’objet de multiples restaurations, retrouve son véritable bras plié lors d’une restauration, en 1957-1960.
Mais que représente cette sculpture ?
Il s’agit d’un épisode de la guerre de Troie. Laocoon, prêtre troyen, met en garde ses concitoyens contre le cheval de Troie, cadeau gigantesque offert par les Grecs. Poséidon, qui soutient les Grecs, envoie des serpents qui étouffent le prêtre et ses deux enfants. Regardez les visages empreints de souffrance : c’est une nouveauté de la période hellénistique. Jusqu’alors les héros enduraient stoïquement les douleurs… Ce mélange d’héroïsme et de souffrance ne peut que plaire à la Renaissance chrétienne.
Cette découverte majeure contribue à l’engouement de la Renaissance pour l’Antiquité et le travail sur la représentation des corps. Michel-Ange s’inspire d’ailleurs de ses corps tout en muscles pour les personnages du plafond de la Chapelle-Sixtine.

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