Les affiches de Roger Broders

Et vous, pour les vacances, vous êtes plutôt mer ou montagne ? De toute façon avec Roger Broders, il y en a pour tous les goûts !

Entre 1922 et 1932, cet illustrateur parisien exécuta une centaine d’affiches, commandées par la compagnie ferroviaire Paris- Lyon-Méditerranée. Il put ainsi voyager, aux frais de la compagnie, dans toutes les villes de France mais aussi d’Europe dont il dut faire la promotion.

Aujourd’hui, si on a un peu oublié le nom de Broders et qu’on ne sait pas grand-chose de lui, ses affiches sont ancrées dans la mémoire collective grâce à une identité visuelle très forte.

De grands aplats de couleurs vives qui soulignent tantôt la chaleur des destinations méditerranéennes, tantôt la fraîcheur des montagnes, un jeu sur les plans qui crée un effet de profondeur et place souvent le spectateur en surplomb afin qu’il puisse admirer la richesse du paysage qui s’offre à lui, des personnages aisés qui incarnent un certain art de vivre où les corps se dévoilent avec élégance, un style art déco qui fait la part belle aux formes géométriques et n’hésite pas à mettre en avant la modernité des lieux et des moyens de transport. 

Oui car il ne faudrait pas oublier que ce sont avant tout des affiches publicitaires. D’ailleurs le nom de la compagnie est toujours présent, parfois sous forme du sigle PML, stylisé en logo. Le texte est généralement constitué du nom de la ville en bas de l’affiche, suivi d’un slogan. 

Mais, au-delà de l’aspect mercantile, pour l’amateur d’art, les références sont palpables. Ainsi la jeune femme sur la plage corse évoque la Vénus sortant des eaux de Botticelli. Elle en a la posture en contrapposto et, si ses cheveux sont enserrés dans un bonnet de bain qui lui donne une allure de garçonne, le drap de plage orange est un clin d’œil à la chevelure rousse et soulevée par le vent de la Vénus de Botticelli. Et la main de la baigneuse ramène pudiquement la serviette sur son sexe, comme la main de la Vénus le cache avec sa longue chevelure. L’affiche pour Saint Honoré les Bains rappelle quant à elle un tableau du peintre allemand Caspar David Friedrich où deux hommes et une femme surplombent, aux pieds des arbres, le paysage. Mais ici, le bien-être et la nonchalance ont remplacé le vertige insufflé par le peintre romantique.

Cet article a 2 commentaires

    1. Sylvia Roustant

      Merci !

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