Petite fille dans un fauteuil bleu – Mary Cassatt

Voilà un tableau qui fleure bon les vacances scolaires, les enfants loin des bancs de l’école , négligemment vautrés sur le canapé…

Dans ses tableaux, la peintre américaine, l’une des seules femmes avec Berthe Morisot, à faire partie du mouvement impressionnistes, met à l’honneur les femmes et les enfants de son temps, qu’elle immortalise dans des situations du quotidien.

Ce tableau, qui s’expose aujourd’hui fièrement à la National Gallery of Art de Washington, est pourtant refusé par ses compatriotes lorsqu’elle le propose à la galerie d’art du pavillon américain de l’Exposition universelle de 1878. Mary Cassatt est furieuse, elle qui contribuera à l’enrichissement des collections américaines en conseillant à ses amis d’acheter des tableaux impressionnistes. Mais pourquoi ce tableau, présenté finalement en 1879 pour la quatrième exposition de peinture des impressionnistes en 1879, a-t-il choqué ?

Si l’on a l’habitude de peindre des enfants, ils sont toujours sagement représentés. Regardant le spectateur, ils posent avec tout le sérieux que leur impose leur rang social. Ici, la petite fille est négligemment avachie sur le canapé, yeux baissés, jambes écartées, un bras derrière la nuque, l’autre sur l’accoudoir, dans une posture pour le moins disloquée. Cette attitude nonchalante est accentuée par l’effet de contre-plongée. Le chien qui dort sur l’autre fauteuil faire écho à la paresse de la fillette. 

Et regardez comme à cette paresse des êtres vivants répond la vie des objets ! Les motifs sur les fauteuils et canapés révèlent toute l’énergie des coups de pinceau de Mary Cassatt.

Des coups de pinceau de Mary Cassatt… et de Degas, son ami peintre ! En effet, la photographie infrarouge a révélé que Degas avait participé à la peinture de l’arrière-plan, ce qu’affirmait déjà Mary Cassatt dans sa correspondance.

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