A Bigger Splash – David Hockney

Envie de vous rafraîchir dans la chaleur de l’été ?
Je vous propose un petit plongeon dans la série des « pool paintings » de Hockney, ces tableaux dans lesquels le peintre représente de manière quasi obsessionnelle, à partir de 1964, des piscines. Mais pourquoi une telle obsession ?
Lorsqu’il découvre la Californie et plus particulièrement Los Angeles où il s’installe dans les années 60, Hockney, originaire d’Angleterre, est fasciné par la lumière, les nuances de bleu des piscines qui, vues d’avion, quadrillent le sol. Les piscines deviennent pour lui le symbole d’un mode de vie et d’une condition sociale.
Il va ainsi réaliser trois tableaux assez similaires : « The Little Splash », « The Splash » ( vendu plus de 27 millions d’euros en 2020 !) et le dernier que vous voyez « A Bigger Splash » qui date de 1967. A chaque fois, pas de personnage mais une maison, une piscine d’où jaillit l’eau d’un plongeon et le ciel californien. Regardez ici, devant la maison, un petit siège pliant rappelle celui des réalisateurs de cinéma hollywoodiens.
La technique est originale : Hockney utilise de la peinture acrylique qu’il applique d’abord au rouleau. Les lignes verticales (maison, baies vitrées, palmiers) et horizontales (piscine, maison) sont nombreuses et découpent l’œuvre en rectangles de tailles différentes. L’œuvre, très géométrique, aux couleurs vives, n’est pas sans rappeler les toiles de Mondrian.
Le cadre de peinture évoque les photographies au Polaroïd que réalisait également Hockney.
A la manière des impressionnistes mais dans un style proche du pop art, l’artiste a su saisir un instant éphémère dans la représentation de l’eau. Mais qui vient de plonger ? Contrairement à d’autres toiles d’Hockney, sur celle-ci l’eau n’est pas transparente et ne révèle pas le nageur. Le peintre joue sur l’ambiguïté de l’élément liquide : surface plane et immobile que l’on peut mettre brusquement en mouvement, opaque ou transparente, elle laisse deviner les objets plus qu’elle ne les révèle.

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