
Waterhouse appartient au groupe des préraphaélites. Il est le peintre des héroïnes tragiques, des femmes fatales de la mythologie et de la littérature, des rousses incendiaires au teint diaphane de tuberculeuse.
Pourtant, ici, les femmes sont communes et bien inoffensives. Surprises dans un moment de détente, loin des yeux des hommes, elles incarnent le bonheur simple de la vie quotidienne.
Dans le jardin de leur maison aux murs décrépis, de part et d’autre d’un muret en briques rouges , des voisines font la conversation. Elles ont cessé leurs activités domestiques, les travaux de couture et le soin du linge étendu, et le sourire qui éclaire leur visage souligne la légèreté de leurs commérages. Même les corps se relâchent : la femme au premier plan est adossée à une chaise, penchant un peu en arrière, tandis qu’elle allonge ses jambes, les pieds posés sur une autre chaise.
La petite fille profite du manque de vigilance de sa mère, elle a abandonné sa poupée dont le corps se relâche lui aussi sur la chaise et joue avec une pelote de laine bleue dont elle tire le fil. Elle a perdu une de ses chaussures qui gît sous la chaise de sa mère et une telle négligence ne dérange personne.
Un pot de fleur vide est tombé, les mauvaises herbes envahissent les interstices des pierres de la cour. Et malgré la pauvreté, le bonheur pousse et s’accroche comme le lierre au mur, à la faveur de la complicité féminine et des liens sociaux.
Bonjour,
Je voudrais juste vous faire une suggestion : que le tableau représenté reste en place lorsque l’on « scrolle » pour lire l’ensemble du texte.
Cordialement,
Thet