Gravure – Christophe Vaydie

Aujourd’hui, c’est dans l’oeuvre d’un artiste contemporain que je vous invite à plonger…

Un petit intérieur élégant dans lequel les œuvres d’art le disputent à celles de la nature, mais une nature dominée par la main humaine. Les objets tels qur la grue, la tortue à ses pieds, le bonsaï évoquent le taoïsme et créent une atmosphère d’harmonie et de spiritualité.

Le spectateur est seul face à un buffet sur lequel est posé un tableau. Seul ? Un voile recouvre le visage d’une statue. A qui appartient ce visage que l’on a voulu caché et qui pourtant capte notre attention comme une énigme ?

Et puis notre regard plonge dans le tableau, mise en abyme dans laquelle nous esprit s’abîme…  Là encore art et nature se mêlent : une architecture en ruine, la forêt semble avoir repris possession des lieux. A gauche, une sphinge pose une question. Laquelle ? Après avoir tenté de saisir tous les objets, que souligne la multiplicité des traits, notre regard est irrémédiablement attiré par le portique au centre du tableau, au centre de la gravure… A droite, la statue de Janus, dieu bicéphale des passages, des portes et des choix, nous interroge : aurons-nous le courage de franchir le portique ? Qu’y a-t-il au-delà ? La forêt, mystérieuse, profonde, le lieu de la non-civilisation, peut-être même de la sauvagerie… Notre esprit est aspiré par ce jeu de profondeur. Il a quitté l’intérieur cosy, quitté le monde des hommes, il s’est départi de sa volonté de tout contrôler aussi…

Et si le tableau était en réalité un miroir ? L’art et la nature s’y reflètent, mais sous une forme différente : objets du quotidien sur le buffet, symboles intemporels à l’intérieur du cadre. Et le spectateur que nous sommes a étrangement disparu, ou plutôt c’est son intériorité qui se reflète. Il est en quête de lui-même, face à des questionnements, des choix.

Christophe Vaydie nous offre une oeuvre élégante, riche, dans laquelle tout fait signe et nous rappelle que de l’art naît la connaissance de soi.