Le reflet de l’âme – Ludovic Baron

Dans cette nuit brumeuse, les globes des lampadaires du pont Alexandre III ont remplacé la lune. Dans une grande flaque de pluie, à moins que ce ne soit dans la Seine elle-même, l’image de duplique et un homme allongé contemple son reflet, les lèvres au bord des lèvres. Son torse nu luit de transpiration et la sueur s’élève de son corps que l’on imagine brûlant d’un récent effort. Dans sa main, une fleur, plus précisément un narcisse.

4 siècles après Le Caravage, Ludovic Baron revisite le mythe de Narcisse. Paradoxalement, il choisit pour figurer le symbole de l’amour-propre qu’est Narcisse un sportif qu’il admire pour son humilité, Antoine Ferranti. Car ici Narcisse est un athlète mais l’amour qu’il éprouve pour lui-même, pour son corps à la beauté sculpturale, loin de l’enfermer, de le couper du monde jusqu’à le tuer, sera l’aiguillon nécessaire à sa victoire.  Il faut s’aimer et se faire confiance pour réussir. Il faut puiser en soi l’audace de se dépasser, vaincre les obstacles et s’élever.

L’ambition, c’est une valeur que le photographe prodige met souvent en avant dans ses œuvres. Il faut croire en ses rêves et les suivre, semble affirmer celui qui voulait dès l’adolescence être photographe et qui  aujourd’hui immortalise les plus grands et expose dans les endroits les plus prestigieux de Paris et du monde.

Ludovic Baron a réussi l’alliance des grandes références artistiques et des nouvelles technologies. Il met en scène ses modèles comme des acteurs, ajoute en post-production un décor réaliste mais retravaillé, souvent l’image d’un Paris mythique, et travaille la communication de ses œuvres comme s’il s’agissait de superproductions.  C’est beau, bien sûr, mais c’est aussi la porte d’entrée d’un monde extraordinaire où  l’oeuvre soudain pourrait prendre vie.

Pour découvrir l’univers de Ludovic Baron  : https://lnkd.in/esNkufMz

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