Le berceau – Berthe Morisot

Il suffit parfois d’un rien pour susciter une vocation… Alors que ses trois filles sont âgées de 16 à 19 ans, la mère de Berthe Morisot leur fait prendre des cours afin qu’elles réalisent un dessin pour l’anniversaire de leur père. Berthe et Edma y prennent goût et poursuivent les cours de peinture, encouragées par leurs parents, à une époque où la peinture est réservée aux hommes.

Puis Edma se marie et devient mère. C’est elle que Berthe représente sur ce tableau avec sa fille Blanche. Ce sera le premier d’une longue série d’oeuvres représentant la maternité.

Observez le talent de la jeune artiste : la délicatesse du voilage, le visage du bébé un peu flou car dissimulé par le voilage tandis que celui de la mère est très net, fait de détails précis comme les mèches folles autour de l’oreille, le sourcil et le trait des yeux.

Berthe Morisot revisite le motif de la Vierge à l’enfant tout en le modernisant. Elle met en scène la relation mère/enfant : le regard de la mère sur l’enfant endormi est complexe, riche de sens. Il traduit les interrogations de la mère, et de l’époque, au sujet de ce petit être mystérieux qu’est l’enfant et que l’on considère de plus en plus comme un individu à part entière (et non plus comme un simple descendant). La diagonale du voilage sépare et oppose la mère en robe sombre et l’enfant tout de blanc vêtu et en même temps agit comme un miroir : regardez comme le bras plié de l’un et de l’autre se répondent.

C’est aussi un regard protecteur : la mère couve son enfant et cela est confirmé par le geste de la main qui ramène le voilage sur l’enfant, renforçant leur l’intimité.

Enfin c’est un regard grave que la jeune mère pose sur son bébé, comme si elle prenait conscience de la responsabilité qui lui incombe désormais. Comme si elle prenait conscience aussi que sa vie est désormais cantonnée au foyer. Terminée pour elle la peinture ! Et en effet, Edma, en bonne épouse du XIXe siècle arrête de peindre…

Ce tableau est exposé en 1874 au salon des Impressionnistes. Berthe Morisot y est la seule femme et la toile passe relativement inaperçue. Elle ne sera d’ailleurs jamais vendue et restera dans la famille.

Berthe, quant à elle, épouse ensuite le frère du peintre Édouard Manet, Eugène. Il a l’esprit ouvert et Berthe peindra toute sa vie. Son modèle privilégié sera leur fille Julie, qui deviendra ainsi l’enfant la plus représentées en peinture !

Cette fois, grâce à la participation de Jolan Roustant, un deuxième secret s’est caché dans le tableau. Pour le retrouver, il va falloir faire preuve de déduction afin de retrouver un message caché. Une connaissance de manipulation d’image et de compréhension des couleurs en informatique peut vous donner un avantage mais soyez rassuré, une bonne dose de curiosité peut vous aider à trouver ce secret. Si vous êtes bloqué, n’hésitez pas à demander de l’aide à Jolan Roustant sur Linkedin et si vous avez la réponse vous pouvez nous l’envoyer. Bonne chasse !

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