Le portrait imaginaire de Sade – Man Ray

Si l’on a conservé à jamais son nom avec le mot « sadisme » qui rappelle la violence des situations décrites dans ses œuvres, il n’existe en revanche aucun portrait du Marquis de Sade.
Ainsi lorsque Man Ray, fasciné par le divin marquis comme le furent tous les surréalistes, le représente en 1938, il s’appuie sur quelques éléments avérés (les yeux bleus, le visage empâté du bon vivant, la perruque et les lèvres rouges de l’homme élégant) mais surtout il le peint de manière symbolique.
Son visage est fait des pierres grises de la Bastille qui brûle derrière lui. Man Ray souligne ainsi le fait que Sade a passé une grande partie de sa vie enfermé : au fort de Vincennes, à la Bastille et à l’hôpital de Charenton où il finit ses jours. Il n’est pas emprisonné, comme on pourrait le penser, pour ses écrits. Sa belle-mère le fait enfermer car il dilapide l’argent du ménage et éclabousse la famille des scandales liés à ses débordements licencieux.
C’est d’ailleurs souvent en prison qu’il écrit ses livres (il faut bien s’occuper !). Tel est le cas du manuscrit des « Cent vingt journées de Sodome », miraculeusement sauvé de la Révolution et désormais conservé à la BNF. Sade prit en effet soin d’enfermer ce long rouleau de 12 cm de large et 12 mètres de long entre les pierres de la Bastille, dans un godemiché…

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