Connaissez-vous tous les secrets que recèle ce célèbre tableau exposé au Louvre ?
Cette terrible scène de naufrage a été inspirée au peintre par un fait divers. En 1816, la Méduse, accompagnée de trois autres bateaux, fait route vers le port de Saint-Louis au Sénégal. Le commandant Hugues Duroy de Chaumarey en est le capitaine alors qu’il n’a pas navigué depuis 20 ans. Afin de prendre de l’avance, il délaisse le reste de la flotte et fait naufrage. Les canots de sauvetage sont en nombre insuffisant et les passagers construisent un radeau. 149 personnes dont une femme montent à bord de cette embarcation de fortune. Très vite, les vivres manquent, des passagers périssent et l’on assiste à d’horribles scènes de cannibalisme.
Géricault s’empare du sujet peu de temps après, en 1818. Soucieux de peindre la scène avec le plus grand réalisme, il se rend à la morgue, ramène des morceaux de corps et même une tête coupée dans son atelier ! Il construit aussi, avec l’aide des rares survivants, une maquette du radeau dans son atelier.
Le radeau a finalement été pris en charge, avec très peu de survivants, par le navire L’Argus, celui-là même qu’un homme, au sommet de la pyramide des corps représentés par Géricault, appelle à l’aide d’un bout de tissu.
Regardez de plus près cet homme ! Remarquez son impressionnante musculature ! Le modèle en est Joseph, le seul modèle noir des peintres français du XIXe siècle, très connu. Vous pouvez découvrir son histoire en commentaire.
Certains ont vu dans cet homme noir, porteur à lui seul des espoirs du radeau, une revendication anticolonialiste.