Comment cette vision terrifiante est-elle née dans l’imagination de l’artiste norvégien ?
Installé à Paris, le peintre visite l’exposition universelle de 1889 où sont exposés des objets venus du monde entier.
Il y observe une momie péruvienne, découverte en 1877. Recroquevillée, les bras et les jambes liés ensemble pour maintenir la position foetale, elle se tient avec les mains le visage que tord un cri angoissant.
Munch a perdu sa mère et son frère de la tuberculose et son père lui a conté des histoires de fantômes pendant toute son enfance. Aussi cette momie d’un jeune homme mort d’une maladie pulmonaire a-t-elle d’étranges résonnances dans l’esprit de l’artiste expressionniste…
Peint en 1893, ce cri ne cessera de hanter les imaginaires, maintes fois parodié jusque dans la culture populaire.
Pensez ainsi à l’affiche du film « Maman, j’ai raté l’avion » avec le jeune Macaulay Culkin ou encore bien sûr au masque du film « Scream » de Wes Craven.
Et ce n’est pas Munch qui renierait ces multiples reprises, lui qui affirmait :
» Nous sommes tous propriétaires d’une œuvre d’art »