Au Moulin-Rouge de Henri de Toulouse-Lautrec

Peut-être avez-vous fait la fête pour célébrer la nouvelle année ? Prolongeons ensemble la fête en ouvrant les portes d’un célèbre cabaret parisien : le Moulin-Rouge !

A gauche du tableau, une balustrade coupe à l’oblique le coin du tableau : nous sommes en hauteur et c’est en plongée que nous allons pouvoir observer la scène.

Ouvrez l’oeil et profitez des convives : autour de nous il n’y a que des célébrités !

Au premier plan à droite, une femme semble surgir sur la toile, coupée par le cadre. Son visage blafard qui tire au vert, sa bouche d’un rouge outrancier lui donne une allure effrayante, presque spectrale. C’est une danseuse anglaise : May Milton. Son teint verdâtre serait dû à l’éclairage électrique. Le Moulin-Rouge est en effet le premier cabaret parisien à pouvoir se vanter d’avoir l’éclairage électrique ! 

Pourtant cette apparition fantomatique ne devait pas être au goût de tous et cette partie de la toile fut coupée afin que le tableau soit plus aisément vendable.

A la table centrale se mêlent clients bourgeois en chapeaux et hauts-de-forme, et danseuses. Les clients sont des amis de Toulouse-Lautrec. Et les danseuses sont les stars du cabaret. De dos, chevelure rousse flamboyante, c’est Jane Avril, un des modèles favoris du peintre. Pour en savoir plus sur elle, consultez le Secret consacré à un autre tableau de Toulouse-Lautrec qui la représente https://lesecretderriereletableau.fr/jane-avril-dansant-toulouse-lautrec

De face, très maquillée, c’est la Macarrona, une célèbre danseuse de flamenco espagnole.

Les deux femmes debout en arrière-plan sont aussi des danseuses. La blonde est la Goulue, célèbre danseuse de franch-cancan qui doit son surnom au fait qu’elle aimait finir les verres des clients. A ses côtés, la Môme Fromage.

Un autre secret ? Toulouse-Lautrec, habitué des lieux, ami du patron et créateur d’affiches pour le cabaret, s’est représenté sur sa toile. Regardez derrière le groupe attablé. Deux hommes marchent, un grand et un petit, leur silhouette se confondant. Le grand, c’est le cousin du peintre, Gabriel Tapié de Céleyran. Le petit, c’est Toulouse-Lautrec lui-même.

Du « haut » de son mètre 52, celui que les danseuses surnomment « le petit bonhomme » souffre d’une maladie génétique qui affecte ses os. Ses parents, qui descendent de la lignée des comtes de Toulouse, sont en effet cousins germains. 

Clients et danseuses ne se parlent pas, ne se regardent pas. Tous ont l’air triste dans un lieu pourtant réputé pour être divertissant. Le peintre dénonce l’impossibilité pour les milieux sociaux de se mélanger vraiment. Il montre également l’extrême solitude de l’homme que le plaisir et l’alcool ne parviennent pas à guérir.

Alors au-delà des fêtes de fin d’année où la joie est parfois un peu artificielle, je vous souhaite des plaisirs vrais, des amitiés et des amours sincères. Que la mélancolie laisse place au bonheur !

Et bien sûr je vous souhaite une curiosité que rien ne peut apaiser, la joie d’en apprendre toujours plus !

Où voir l’œuvre : Art Institute of Chicago

Cet article a 2 commentaires

  1. DARLAYS

    MERCI TRES INTERRESSANT / JE RECHERCHE IDEM SUR INGRES OU MANCINI PERIODES ITALIE

    1. Sylvia Roustant

      Je note votre demande!

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