La Cène – Léonard de Vinci

Commandée par Ludovic Sforza, duc de Milan, et destinée à décorer le mur du réfectoire du couvent de l’église Santa Maria delle Grazie à Milan, l’Ultima Cena représente le dernier repas du Christ, la veille de sa crucifixion. Les armoiries de la famille Sforza sont d’ailleurs représentées au-dessus de l’oeuvre.

Depuis le Moyen-Âge, il est fréquent qu’une telle scène orne les murs du réfectoire des couvents et monastères mais la Cène de Léonard de Vinci est originale à plus d’un titre.

Le peintre a accordé une grande attention à la psychologie humaine. Alors que Jésus, au centre, annonce qu’il sera trahi par l’un des siens, l’agitation est perceptible parmi ses apôtres, mains levées pour rejeter cette idée, regards offusqués ou plein de colère, par groupe de trois, les apôtres se penchent l’un vers l’autre pour commenter la terrible révélation et leurs réactions sont toutes différentes.

A la droite de Jésus (à la gauche pour le spectateur), l’un des apôtres a des traits étrangement féminins, c’est Jean. Certains ont prétendu qu’il s’agissait en réalité de Marie Madeleine. C’est cette interprétation que développe notamment Dan Brown dans son roman Da Vinci Code.

Alors que Judas, le traître, est souvent représenté à l’écart des autres apôtres pour le designer et l’exclure, il est ici pleinement intégré au groupe. Il est le 5e en partant de la gauche. Surpris, il se rejette en arrière et serre dans sa main la bourse que lui a rapportée la trahison.

L’oeuvre de Léonard de Vinci se distingue aussi par le choix de la technique : au lieu de peindre a fresco, c’est-à-dire sur un enduit mouillé, le maître italien peint sur un enduit sec composé d’une fine couche de plâtre sur laquelle il applique une tempera à l’oeuf. Cette technique lui permet d’avoir plus de temps pour peindre que pour une fresque classique. Mais si Léonard prend son temps (2 ans), ce n’est pas au goût du prieur du couvent qui s’agace et enjoint au peintre de se dépêcher. Furieux mais facétieux, Léonard prétend qu’il peine à trouver un modèle pour Judas et menace le prieur de lui donner ses traits !

Cette technique sur support sec se révélera fragile puisque 20 ans après sa réalisation, l’oeuvre se détériore déjà et qu’elle connaîtra de multiples restaurations.

L’originalité tient aussi aux effets de perspective et de trompe-l’oeil. Grâce à la perspective, aux ouvertures sur les côtés de l’œuvre, au paysage en arrière-plan que l’on perçoit au-delà des fenêtres et au plafond à caisson, typique de l’architecture Renaissance, la Cène semble être la prolongation du réfectoire du couvent.

Tous les points de fuite mènent en outre à la figure de Jésus qui se détache sur le fond clair du paysage.

Ce dernier repas est aussi une scène d’eucharistie : par le mouvement de ses mains, l’une qui s’apprête à saisir et l’autre qui offre, Jésus invite ses apôtres à manger les pains qui symbolisent le corps christique. Des verres de vin sur la table représentent quant à eux, le sang du Christ.

Et si ces petits pains dissimulaient un autre secret ? Le musicien italien Giovanni Maria Pala a vu dans la position des pains et des mains des personnages les notes d’une partition. Il a même reconstitué le requiem que contiendrait l’œuvre !

Cette publication a un commentaire

  1. 13gb26

    Le Christ célébrait la Pâque juive ce soir là. Pas de pain mais des pains non levés.

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