
« Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient c…. » Vous connaissez cette chanson de Jacques Brel ? Et bien ce tableau en est un peu l’illustration. D’ailleurs le texte inscrit sur la toile entre la femme et l’homme à droite dit « Plus on est vieux, plus on est fou ».
A gauche, un homme un peu gaga, au sourire un peu niais, regarde la belle femme, plus jeune que lui, à ses côtés. Celle-ci le prend par le menton pour tourner son visage vers elle comme si elle était sur le point de lui donner un baiser. Il en rougit de plaisir et de confusion, à moins que ce ne soit l’abus de vin…
Mais en réalité, la femme lui détourne le regard de sa bourse d’où se sont déjà échappées quelques pièces que l’on aperçoit sur la table. Regardez comme la main droite de la femme tire discrètement sur l’un des cordons de la bourse., bourse dont la forme est assez évocatrice…
A droite, un personnage de fou reconnaissable à aux couleurs rouge et jaune de son costume, à son bonnet aux oreilles d’âne et à sa marotte, la bâton qu’il a en mains. S’il ne regarde pas le couple, la marotte à son effigie nous fixe et semble nous inviter à observer le véritable fou du tableau : le vieillard amoureux d’une femme plus jeune qui n’en veut qu’à son argent. Le sourire narquois du fou et de sa marotte incitent le spectateur à le suivre dans sa moquerie.
Les couples mal assortis constituent un thème récurrent de raillerie. C’est ainsi qu’au XIVe siècle naissent les charivaris, cortèges bruyants qui s’accompagnent souvent du son des ustensiles de cuisine et empêchent de dormir les mariés mal assortis lors de leur nuit de noces.
Mais pourquoi le fou a-t-il un coq au sommet de son bonnet ? Le coq est le symbole de l’appétit sexuel que le vieillard aspire à assouvir. En outre, dans l’imaginaire du XVIe siècle, les fous naitraient dans des œufs…
Quant au vieillard, s’il épouse la jeune femme, il se prépare sans doute à être « cocu », terme qui ne vient pas du coq mais d’un autre volatile, le coucou, réputé pour être volage et pondre ses œufs dans le nid d’autres espèces pour éviter d’avoir à nourrir ses petits lui-même !
Où voir l’œuvre : Musée de la Chartreuse à Douai.
Pour poursuivre la réflexion, se rendre au L’ouvre voir l’exposition sur les FOUS !
Supeebe! Dans le tableau Flamand je ne vois pas la main de la belle suppr la bourse.
La main qui est sur son épaule tire les cordons de la bourse…